mardi 12 mai 2015

en 2014


En 2014, le défi de Christophe Gans, un passionné des films de Cocteau, est de réaliser un film à la hauteur de son chef-d’œuvre, mais pour lui il ne s’agit pas de réaliser une adaptation similaire de la « Belle et la Bête » mais de montrer un monde différent de celui de Cocteau à partir du même comte :

« Cocteau a essayé d'explorer un aspect du conte ; on peut explorer un autre aspect du même conte. Je m'en suis rendu compte en découvrant une autre adaptation, tchèque, réalisée en 1978 par Juraj Herz, absolument somptueuse, très différente de celle de Cocteau et de la mienne ».

En effet, Le but du réalisateur était avant tout de revenir aux origines du conte. Pour lui, le défi était de faire une véritable adaptation du conte (version longue) écrit en 1740 par Madame de Villeneuve. Il voulait aussi créer une ambiance féerique totalement différente de ce que l’on a connu jusqu’à présent:

 « Avec ma co-scénariste Sandra Vo-Anh, nous nous sommes demandés qui incarnait le mieux la féerie dans l'esprit des spectateurs actuels. Instantanément, son nom est sorti. Effectivement, il y avait dans le projet d'adapter La belle et la bête quelque chose pouvant croiser les univers chers par Miyazaki. Ce cinéaste fait souvent référence aux vieilles traditions animistes japonaises dans ses films d'animation. Il crée des panthéons, pas seulement des bestiaires, avec des créatures inférieures ou grandes. Ses personnages humains croisent la route de créatures vivant dans la forêt ou la montagne. On pouvait trouver ça dans le conte à l'origine de La Belle et la bête ; l'inspiration venait des vieilles légendes gréco-latines assez animistes, assez panthéistes, axées sur des créatures divines, habitant des régions inconnues ou reculées. C'est comme le domaine de la bête où l'on arrive un peu par hasard, comme une poche de printemps à l'intérieur d'un hiver dans la montagne. Ce genre d'évocation croise l'univers de Miyazaki.»


Hayao Miyasaki

Il cherche aussi à répondre à la question du bien et du mal à travers notamment le personnage de la Bête. Il veut montrer que tout homme a ses qualités et ses défauts et qu’ils sont indissociables tout comme Miyazaki dont les personnages ont toujours une part sombre dans un univers lui-même contrasté.

« L’idée du bien et du mal s'avère très relative. A ce titre, Le voyage de Chihiro est un moment de cinéma absolument éblouissant. Princesse Mononoké aussi. Est-ce que cette princesse est un bon ou un mauvais personnage ? Je ne sais pas. Je crois que l'apport de Miyazaki dans l'univers de l'animation, c'est d'avoir enfin révélé à plein de gens qui avaient, soyons honnêtes, de la merde dans les yeux un traitement en demi-teinte, adulte sur des personnages pourtant animés. Ce qui rapproche de Miyazaki, plus encore que les personnages ambivalents, c'est le rapport très fort à la nature, la grande interrogation qui traverse notre civilisation : quelle est la part de divinité dans la nature ? Quelle est la part de divinité dans l'homme ? J'essaye à mon niveau de répondre à cette question dans La Belle et la Bête avec cette histoire du prince maudit qui a tiré sur un animal sacré, qui se révèle être en réalité quelqu'un qui de cher. Je pense, en effet, que la nature possède une part divine. »



Voici une petite vidéo pour résumé le tout:



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